Dans la base internationale de données en sciences biomédicales PubMed, on récence actuellement près de 35 000 publications scientifiques sur la Méditation et la Pleine Conscience et 765 Méta-analyses.
Qu’est ce que la pleine conscience ?
La pleine conscience est l’état de conscience qui se manifeste lorsque l’on est pleinement attentif à notre expérience présente. On parle aussi de pleine présence. Elle se cultive par des pratiques méditatives contemplatives qui développent notre capacité à observer la situation que nous vivons et, notamment, ce qu’elle génère en nous comme sensations corporelles, perceptions sensorielles, ressentis émotionnels, états d’être et pensées. Elle permet de percevoir notre façon habituelle de réagir, qui se fait généralement de manière réflexe et automatique. En développant une plus grande ouverture à l’expérience subjective et une certaine flexibilité mentale, elle offre la possibilité de vivre sa vie consciemment, libre de ses conditionnements.
Certains programmes d’enseignement de la méditation basés sur la pleine conscience développent aussi la bienveillance et l’auto-compassion, c’est à dire la bonté aimante envers soi-même, qui est la condition première à la bienveillance envers autrui. Cela implique d’entrer en relation avec soi comme on le ferait avec un ami, en particulier quand on en a besoin, lorsque nous souffrons, commettons une erreur ou échouons, lorsque nous vivons une situation éprouvante ou que nous sommes confrontés à une difficulté relationnelle. En tant qu’être vivant, nous sommes interconnectés aux autres et à l’environnement. Il est impossible de nous en extraire. Ainsi lorsque nous souffrons, c’est une part du monde qui souffre. Cultiver la bonté aimante en soi permet ainsi de prendre soin des parts sensibles et vulnérables de notre être, ce qui développe immanquablement la conscience accrue que ces dimensions sont présentes chez tous les êtres vivants, ces dimensions étant propres à la vie, communes et universelles. Cultiver la bonté aimante en pleine conscience ouvre ainsi grandes les portes de l’altruisme, de la générosité et de l’amour des êtres et de la vie.
La pratique de la pleine conscience et de la bonté aimante participent à la régulation de nos émotions, développent nos capacités attentionnelles, relationnelles, notre conscience corporelle et métacognitive. La méditation permet ainsi de développer progressivement une nouvelle façon d’être au monde.
La méditation et la pleine conscience suscitent actuellement un certain engouement et font l’objet d’une recherche intense pour en appréhender les effets. Issues des sagesses orientales, ces pratiques ont été adaptées en occident, il y a une quarantaine d’années, sous forme d’enseignements laïcs et protocolisés. Depuis, plusieurs types de programmes d’enseignements basés sur la pleine conscience (mindfulness-based interventions) ont été validés scientifiquement et sont actuellement proposés par des universités américaines ou européennes, dans le cadre de la formation initiale des étudiants ou de la formation continue des professionnels.
Les effets de la méditation de pleine conscience
Les données issues de la recherche indiquent que les pratiques méditatives basées sur la pleine conscience pourraient constituer des interventions de choix dans la prévention et la promotion de la santé au sens large, en soulageant de nombreux symptômes, renvoyant au bien‑être physique, psychique et social.
Dans les domaines des sciences de la vie et de la santé, des études montrent que ces interventions peuvent influencer certaines fonctions biologiques telles que les fonctions cardiovasculaires, immunitaires ou épigénétiques ainsi que les réponses physiologiques au stress.
Des études réalisées en neurosciences montrent aussi des effets sur le cerveau, aussi bien sur l’activité cérébrale qu’à plus long terme, sur la neuroplasticité. Au plan neurocognitif, les pratiques méditatives ont des effets significatifs sur le contrôle attentionnel, la régulation des émotions et la conscience de soi.
En clinique, de nombreuses études ont été réalisées et des méta-analyses suggèrent des effets bénéfiques sur les composantes psycho-comportementales de nombreuses pathologies somatiques et psychiatriques.
Méta-analyses publiées à l’international sur la Méditation et la Pleine Conscience : suivre ce lien
Enfin, en milieu professionnel et académique, des effets bénéfiques des interventions basées sur la pleine conscience ont été mis en évidence sur la gestion du stress, le sommeil, l’anxiété et le bien-être au travail. Des effets durables, sur plusieurs mois, ont ainsi pu être observés, avec d’avantage d’empathie et d’écoute entre les professionnels, une meilleure régulation des émotions et une augmentation du sentiment de bien-être.